Et voici l’heure du grand champ bleu qui devant
Et voici l’heure du grand champ bleu qui devant toi s’étend
plus loin les maquisards font griller la viande
qu’ils ont préparée d’huiles de parfums et d’encens
l’île n’est plus qu’un pain pétrifié dans la mer
et tous ils ont faim
disant
« l’écume c’est la mie du monde
l’eau affadit le sang »
la roche est contre ton dos
voici bien le moment où le ciel rejoint la terre
tu te nourris de songes amers
cédrats gros et bosselés comme la montagne même
lèvres brulées
tu laisses venir à toi
tous les goûts excitants
ils n’ont jamais eut de barques
ne savent pas nager
et haïssent les plages aux âpres miasmes
où comme l’eau
la mort toujours attend
la vie
elle
est plus simple :
un col ouvert
que la neige tout juste
vient de délivrer